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je suis le pire, toi le meilleur. (cesare)

 :: LES RPS :: CESARE/RENARD Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Renard Bosko
Renard Bosko
Renard Bosko
♆ MALÉDICTIONS LANCÉES : 17
♆ DATE D'INSCRIPTION : 18/08/2016
♆ AVATAR : BRAD PITT.
♆ HIVERS ENDURÉS : QUARANTE-SIX ANNÉES DE MATURITÉ INSAISISSABLES, LA LUCIDITÉ QUI N’EXCÈDE PAS LA MOITIE DE SES QUATRE DÉCENNIES.
(#) Jeu 18 Aoû - 12:45
je suis le pire, toi le meilleur
Les parois du bauge suintent la flagrance mortifère de l'abandon soudain, odeur de la négligence brusque d'un cocon au bouquet pourtant bien vivant. Agonie du fumet crépitant du bacon grillé jusqu'au remugles des bouquets de fleurs ou encore des parfums qui s'étalent par dizaine sur la commode de l'angelot. Glas de bonnes odeurs faisant place à la puanteur du renfermé, la moiteur des carcasses délaissées et la pénombre de la cambuse. Le polaque n'est pas coutumier de la surabondance d'apparats bien plus familier dans sa jeunesse à la paille qui titille sa joue et s’incruste dans ses sous-vêtements ou naguère de la stalle de cuir de sa tire au statut de gîte ambulant. Renard se souvient encore des fragments de son appartement ricochant sur son pare-brise cette nuit-là, de la chaleur dévorante les cloisons et des sirènes criardes jaillissant d'une multitudes de côtés. Il a persuadé l'enfant à la piètre volonté de lui faire une place sur son canapé, colosse trop grand pour y loger, cerbère engourdi qui veille au grain, au divin qui n'ose trop peu de se faufiler hors de sa chambrée. Rancœur méritée, adoubée par la diablesse qui partage les draps de son ange, être cher qu'il aime de ses vilaines manières, de ses pognes bêcheuses et envieuses de le rallier pour mettre un terme à l'échappée-belle. Il terre néanmoins sa convoitise au cœur de ses envies et ses fringales conscient de l'ascendant gargantuesque de la démone sur le chérubin, chimérie du bon plaisir de pouvoir le coller dehors au moindre écart, à la moindre palabre malsonnante ou d'un geste indécent. Pourtant le nid se craquelle depuis un moment, un oisillon ayant tout à coup délaissé le nid douillet, abandonnant Cesare aux pattes du géant une vulgaire poterne les désunissant, le gamin et le monstre de leur infernal passé, de leur histoire odieuse et  commune toutefois fanée avec les années. Bébé à écorché le l'organe battant du puîné comme lui autrefois, causant plus de mal qu'il n'ait voulu faire de bien. Il l'aperçoit parfois depuis le départ de l'infâme traîtresse, traînassant des pieds, emmitouflé dans une couverture pour aller quérir un bout à grignoter. Le mastodonte constate avec torpeur la flétrissure qui renaît dans son cœur, le laisser aller du garçon pourtant si coquet. Toutefois il renonce à l'aborder, craignant d'effleurer sa couenne et le regarder à nouveau déguerpir en gémissant des griefs à son encontre. Alors il se contente de lui faire parvenir des messages, rédigé d'un médiocre anglais et de quelques mots doux en polonais, affalé sur le divan ridiculement minuscule qui l'oblige à se recroqueviller. Les animaux bataillent en message interposés, bestioles tenaces qui campent sur leurs positions personnelles comme alors les guerres de tranchées d'antan. Renard sait le mal qu'il a déjà causé, il est moins bête qu'il n y paraît mais il demeure aussi opiniâtre que puisse l'être môme polonais alors il s'engage sur un terrain miné, rassasié de ne plus l'entendre rire mais seulement pleurer, niché dans sa forteresse de drapés à se morfondre du mal qu'on lui à fait. Il s'engage sur sa perte qui semble être un salut qui ne poindra jamais, vile créature aux méfaits irrémissibles. Inconsciemment il cherche le pardon, à bien faire autant que faire se peut quand il se dresse sur ses abattis, immense, en direction de la chambre moutard avec toute la bonne volonté du monde. L'huis s'étale d'une douceur encore inconnue pour offrir une scène piteuse, au protagoniste désolant, reclus dans la pénombre et la plume. « Cesare lève-toi. » Le gaillard n'a pas réputation d'être doux dans son phrasé comme pour sa gestuelle quand il ouvre les rideaux poussiéreux, baignant de lumière la pièce encore endormie. Renard glisse vers la silhouette volontairement inerte pour caler sa paluche contre la pelure qui l'entoure cherchant à l'en extirper. « Faut pas que tu restes comme ça, c'est pas bien. » qu'il lui assène du bout des lippes, trop sensé l'espace d'un instant alors qu'il pourrait en tirer parti, laissant resurgir la galeuse bestiole qui au fond, demeure.
(c) AMIANTE
Renard Bosko
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Cesare Caprice
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♆ MALÉDICTIONS LANCÉES : 30
♆ DATE D'INSCRIPTION : 18/08/2016
♆ AVATAR : LEONARDO DICAPRIO.
♆ HIVERS ENDURÉS : VINGT-DEUX TENDRES ANNÉES D'ENFANCE DÉGÉNÉRÉE.
(#) Jeu 18 Aoû - 13:29
il n'y a pas de
poésie sans maux
Yeux rouges et gonflés, comme deux gros ballons que l’on aurait écrasés au milieu de son crâne, deux poches bouffies de cauchemars et de larmes. Perpétuellement coincé dans une torpeur semi-réveillée, entre conscience et inconscience, entre les monstres dans sa tête et ceux de la réalité. Cesare ne sait plus trop où il est, ne sait plus vraiment ce qu’il fait. Il dort, surtout. Il dort, beaucoup. Presque autant que Renoir qui se roule en boule à ses côtés, miaule parfois pour s’attirer quelques caresses sur son pelage ébène. Ronronnant comme le plus heureux de tous les imbéciles, à interrompre ses petites siestes par quelques étirements avant de revenir de s’enrouler au même endroit, comme si le chaton n’était jamais ressorti de l’étreinte de Morphée. Cesare, il envie Renoir, jalouse son existence entière à se faire caresser pour ne rien faire, dont le plus gros souci se résume à l’heure à laquelle on remplit sa gamelle de croquettes. Il aimerait pouvoir prendre sa place, se défaire des responsabilités, oublier ses problèmes et surtout la douleur. Ce grand trou immense dans le cœur, assez béant pour laisser passer un poing, assez douloureux pour en assommer trois comme lui. Elle est partout et nulle part à la fois. Son absence qui l’assaille, le bats et le torture. Pire qu’une mélodie qui tourne en rond dans l’esprit, pire qu’une mauvaise odeur un peu tenace, pire qu’une vision d’horreur qui s’insinue dans les cauchemars. Son absence elle est là, quand il se réveille et qu’il n’y personne dans les draps, elle est là quand il s’endort et qu’il n’y a personne dans ses bras, elle est là dans l’oreiller, dans son arôme qui s’efface un peu plus, chaque heure. N’importe où, n’importe quand, au moment où il l’attend le moins, à se trainer jusqu’à la cuisine et pleurer devant ses biscuits préférés.  Alors, Cesare se plonge, tête la première, dans son étrange léthargie, cette atonie immuable, constamment bloqué entre deux passages du marchand de sable, à s’abrutir le cerveau dans les couleurs criardes de télévision qui tranchent l’obscurité de sa chambre. Jusqu’à ce que les problèmes des personnages de l’écran de son portable deviennent plus important que le sien. Jusqu’à ce que Cesare s’efface et ne devienne plus qu’un spectateur impuissant dans la vie d’autres.

Les limites du temps se brouillent, matin et soir se confondent, journées et heures se mélangent dans un chaos confortable, libéré des contraintes journalières. Se lever. Se laver. Manger. Travailler. Apathie juste assez puissante pour le distraire de sa souffrance, l’engourdir juste assez pour que ça devienne supportable. Seulement y’a la porte qui s’ouvre, l’ouverture de l’enfer, le démon qui entre et fait hurler la lumière. L’enfant honteux et aveuglé se retranche derrière les remparts rassurants de sa couette, dans l’obscurité apaisante. Gémissements plaintifs étouffés, le chaton qui s’échappe des draps, le gamin qui se recroqueville dans la même petite boule. « Non. Je m’en fous. » Mais c’est trop tard déjà, la réalité le rattrape, la chambre de la chère et tendre qui se dévoile, ses affaires, ses goûts, mais surtout tout ce qui manque, tout ce qui devrait être là, à leur place mais sont maintenant sous les yeux d’un ex qui ne saura jamais les apprécier autant que lui. La pente raide qui se dévoile à ses pieds, la chute inexorable de ce qu’il avait tant peiné à remonter. Il lui faut quelque chose, un appui, une accroche, une faille, n’importe quoi, pour faire une distraction, pour ne pas sombrer à nouveau. La mauvaise idée qui germe dans l’esprit. Les gestes qui suivent sans laisser le temps de réfléchir. La couverture dont il se défait d’un coup. Nez-à-nez avec le vilain animal, le renard voleur d’enfance, déchiqueté à grands coup de crocs dans sa chair. Et pourtant, la présence est sécurisante là où elle devrait être malsaine. Il devrait le virer de sa chambre, son canapé, son appartement dans lequel il n’aurait jamais dû l’accepter dès le début. Mais le cerveau est déglingué, les connexions sont pourries par les névroses trop bien installés. Et Cesare il préfère être déraisonnable et se noyez dans l’azur de ses yeux, il préfère tendre les mains et s’accrocher à sa nuque, il préfère se redresser et l’embrasser. Franchir la dernière limite qu’il n’avait pas encore dépasser. « Tu peux t’allonger avec moi ? » Au final, c’est peut-être lui, le plus abruti des deux.

(c) AMIANTE
Cesare Caprice
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Renard Bosko
Renard Bosko
Renard Bosko
♆ MALÉDICTIONS LANCÉES : 17
♆ DATE D'INSCRIPTION : 18/08/2016
♆ AVATAR : BRAD PITT.
♆ HIVERS ENDURÉS : QUARANTE-SIX ANNÉES DE MATURITÉ INSAISISSABLES, LA LUCIDITÉ QUI N’EXCÈDE PAS LA MOITIE DE SES QUATRE DÉCENNIES.
(#) Jeu 18 Aoû - 13:34
j'aime ces petits reins
entre nous
Môme aux élytres noircies à force de se flanquer des croque-mitaines qui pullulent à ses côtés, masochiste à la candeur brutalisée sous les pognes débauchées des plus mécréants dont Renard en est l'instigateur. Animal pouacre, pivot de tous ses défauts, travers qu’il a fait naître au cœur de sa blancheur, individu aux nécroses incurables et permanentes apposées par la cruelle main du vilain malgré les vaines tentatives pour gagner l’absolution. Qu’importe les brimades du créateur ou les gausseries de l’enfant déchu envers le monstre à la foi fantoche, qu’importe la gâterie du paradis ou le cautère des enfers qui veillent patiemment sa venue. Il revoit encore la figure hagarde de sa mère le jour de la grandiloquente et abjecte révélation, sa mine déconfite et sa croyance rompue sous la découverte de l'infâme appétence d'un père pour son enfant unique. Les palabres d’évangile rejetées à tout jamais, les convictions écrabouillées sous les aveux répugnants du pater, la croyance aplatie sous la désolation d'un clan autrefois uni. Dieu est mort pour ce jour et tous les autres ou le moutard abusé s'est retrouvé affalé à quatre pattes dans la paille détrempée sous les heurts de butoir du géniteur avec pour seul réconfort l’espoir que cela soit un supplice moins rude à digérer pour son râble la fois suivante. Dieu est un défunt qu'on asphyxié comme la flamme d'un cierge sous un éteignoir et de ses escarbilles encore tièdes ont éclos les angelots, chérubins à la pureté intacte que le vilain animal s’affaire à capter dans son étau nuisible. Par paquet des élus ont débarqués, des moutards qu’il a souillé de son battoir pour les laisser filer pour d’autres poignes finalement bien moins zélées. Une décade à brocanter pour une anse de billets, leur forçant à mettre les voiles loin de leurs ports d’attache, intervalle irrécupérable de l’affection qu’on leur porte. Cesare il aurait pu le consumer et s’en séparer de la même manière que ses semblables, comme on éjecte un vieux mouchoir souillé, usagé sous des brins trop robustes, le laisser dépérir sur l'asphalte ardent des beaux jours. Il l'a défendu néanmoins, pour lui et contre lui, sans gêne à réprimer les géhennes acculant sa frêle corpulence, envers et contre tout sauf des atrocités de cézigue commis envers l’enfant providentiel. Celui pour lequel il ne renoncera pas malgré ses dérobades, pirouette pour riper hors de ses pinces sous l’élan de la diablesse aux paroles trop sensées. Un loup creusant de nouveau, sa galerie jusqu’à l'étable pour rebelote s’accaparer le mouton noirâtre du cheptel, peu importe si la bergère s'interpose.

Calendes non-réclamées mais indéniablement dues le renard s’accorde à croire qu’une dette est dévolue au puîné, un aven aux tréfonds indéfinis, sempiternel devoir qu’il semble concilier pour que le moutard puisse souscrire à cette béatitude qu’il lui sied si bien. Recouvrir les sourires disparus, les rires jadis vécu, revivre les baisers réels d'autrefois, se vautrer dans un passé d’une utopie salace d’un esprit malsain. Cette même caboche extirpée de sa torpeur égrotante par le félin qui fugue loin de la clarté qui noie d'emblée le gourbi jacent, prompte et éphémère pelote sombre qui slalome entre le fatras de vêtements qui jonche le plancher, singulier chaos, pêle-mêle de jupes et de pantalons. Le prédateur a néanmoins une proie bien plus léthargique dans son viseur, au cœur de cette scène chagrinante à le voir s’aliéner dans sa peine, se délissant de son amertume dans un ballet de larmes salées accouchées sur l’oreiller. La pogne se fait dure pour l’énucléé de cette infâme pelure qui renferme mille maux, ceux qu’un gamin au cœur battant fût troqué pour un trou béant. L’accrochage se brusque le duvet valse sur le côté tandis que Cesare vient planter ses quinquets dans ceux de la sale bête.  « Cesare. » L'animal, se dresse de toute sa hauteur, à genoux un paddock qui semble minuscule à côté du monstre qui s'y dispose et s'y crispe sous un baiser inopiné. Les lippes auxquelles il s’agrafe, cramponnant sa bouche contre la sienne dans un baiser à n'en plus finir d'y goûter. La gigantesque menotte évolue, grimpe et hausse jusqu'à sa figure pour y dégager les quelques épis dissimulant son bienveillant minois éclairé. « Toujours, je suis là. » qu'il se veut sécurisant le géant, sous son égide alors qu'habillement il glisse de côté, entraînant le puîné à ses côtés pour le faire grimper sur sa carcasse suranné, l'arrière-train du fluet reposé sur ses lombes. Les pognes déposées sur ses flancs, sécurité sotte pour ne pas le pas le voir s'envoler pour toujours. « Dis, tu danses un peu pour moi ? T'es beau quand tu danses et surtout tu n’as pas l'air triste. » Un baiser arraché, ne cherchant qu'à trop en forcir dans sa maladresse, le bestiaux égoïste qui ne pense aussi un peu trop à lui. Bestiole gauche qui ne sait pas vraiment comment s'y prendre pour apaiser ses malheurs par milliers dont il est en parti le pionnier.
(c) AMIANTE
Renard Bosko
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Cesare Caprice
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♆ MALÉDICTIONS LANCÉES : 30
♆ DATE D'INSCRIPTION : 18/08/2016
♆ AVATAR : LEONARDO DICAPRIO.
♆ HIVERS ENDURÉS : VINGT-DEUX TENDRES ANNÉES D'ENFANCE DÉGÉNÉRÉE.
(#) Jeu 18 Aoû - 13:37
il n'y a pas de
poésie sans maux
Des années que l’angelot s’est échappé des griffes de la bête, de son renard au pelage soyeux, malgré le peu de malice dans les yeux. Si seulement cela pouvait être plus simple. Manichéen. Tout de noir et de blanc, de mauvais et de bon. Il se serait enfuit plus tôt, sans un regret dans l’estomac, sans même un dernier regard. Toutefois, la vie préfère être cruelle, tirer sur les diverses ficelles. Tantôt piège aux crocs rouillés, tantôt Toujours plusieurs facettes à ses créations. La belle rose aux redoutables épines. D’un côté, le monstre ravisseur d’enfance, la violence au bout des doigts, les griffes dans sa chair. Cesare se souvient toujours des premières années, le silence cousu aux lèvres envers les abus de l’aîné, des larmes étouffées dans l’oreiller, aux refus étranglés contre ses lèvres. Le corps saisi de tremblements, à serrer le moelleux entre ses doigts recroquevillés, dernière attache à la réalité, alors que la douleur s’emparait de chacun de ses sens. Une lame qu’on plante dans l’estomac pour le déchirer en deux. Toute l’horreur du monde qui se peint sous les mirettes embuées. Et pourtant, Cesare est resté dans l’étreinte malsaine, contre son colosse invincible aux airs célestes, toison de blés et prunelles céruléennes, pour mieux camoufler l’appétence sordide. Cesare serait resté rien que pour des bribes de douceur et des fragments d’affection. Môme perdu au cœur flétri par le désespoir, persécuté par la solitude. Si ses propres parents ne condescendent à lui porter de l’attention, c’est sans doute qu’il ne mérite pas plus, dénué d’intérêt, indigne d’être aimé. Et pourtant, Renard ne le quittait pas, sempiternelle ombre à ses côtés, oreille attentive à tous les mots débités, tous les soucis confiés à demi-mot, la pogne immense toujours là pour sécher ses larmes et le protéger des dangers. L’autre facette de la bête, toute de baisers doux et de surnoms mignons. L’autre Renard dont il est tombé amoureux. Cesare ne sait pas quand les sentiments sont nés, mauvaise herbe qui s’est propagée dans le cœur, fumée toxique devant les yeux. La volonté qui fond comme neige au soleil dès lors que son regard croise les pupilles bleues. L’influence qu’il maintient sur le chaton égaré, traces de griffes plantées dans le palpitant, caresses fantômes contre la peau. Il oublie la rancune, la douleur et les maux, il suffit d’un rien et le chaperon rouge ouvre de nouveau les portes de sa vie au grand méchant renard.

Des mois que Cesare se préserve de la tentation. Cramponné à sa bouée de fierté, aux dernières miettes de volition au creux des petits poings. Illusion dont il se berce à travers les flots. À défaut de l’avoir libéré de sa cage, il veut garder la bête en laisse, forcer la construction d’une amitié qui n’a jamais existé. Partie de cache-cache improbable entre les remparts de papiers. Cesare ignore de son mieux le désir qu’il voit flotter dans les yeux de son aîné, néglige ses fréquentes apparitions dans ses songes, prétend ne pas vouloir se lover contre ses gros bras. Il puise sa force depuis sa moitié, depuis la sagesse de Bébé, il se distrait dans d’autres draps en feignant de ne pas voir la jalousie se peindre sur les traits. Il ne doit pas tout oublier dans un pardon, pour le laisser recommencer, pour rendre le bâton qui l’a brisé. Les semaines s’écoulent et le succès persiste. Seulement, le départ de Bébé fait effet d’un ouragan dans son cœur, dévastant la moindre barrière de résistance, laissant de nouveau toute les plaies à l’air libre. À la manière d’une chaise dont on aurait retiré un pied, Cesare vacille, promesse d’une chute imminente. La dignité qu’il abandonne au bord de la route où le colosse l’avait jadis ramassé. Les lèvres qui se retrouvent après de trop longues années de carence. Le temps qui se meurt entre leurs lippes qui ne se lâchent plus. L’angoisse se présente à la porte de l’esprit, les alarmes et les alertes qui se déclenchent de toutes parts, des questions qu’il n’est pas prêt d’entendre. Et si Cesare ne se passait plus du velouté retrouvé de leurs lippes qui se mêlent ? Et s’il ne saurait plus jamais rien lui refuser ? C’est trop tard maintenant, plus de volte-face possible, plus de chemin à rebrousse, il a mis le feu lui-même au pont qu’il l’a amené. Et pourtant, son cœur trop lourd semble s’être allégé, pour la première fois depuis plusieurs jours, Cesare ne pense plus à Bébé, ne ressent plus le picotement des larmes prêt à déborder de ses paupières. Il n’y a plus que Renard contre lui, Renard qui le guide par-dessus lui. Les vieux mécanismes se secouent de la poussière accumulée. « J’ai pas envie de danser. » Murmure écorché de l’enfant contre les lèvres de son amant. Un souffle qui se tarit, mangé par le sien. Pas envie de parler, pas la force de feindre un sourire, prétendre ne plus être triste, pas même l’espace de quelques secondes. « J’ai juste envie de toi… » Confession échappée, pourtant aucune bouffée de honte pour consumer les entrailles, le regard qu’il soutient sans ciller. Seul les doigts tremblotants trahissent la nervosité, le besoin impérieux. Besoin de lui, pour réchauffer son corps, pour panser son âme, le distraire de la douleur en ouvrant d’autres plaies. Le premier tissu dont il se débarrasse, le torse pâle et fragile qu’il révèle. Plus qu’un sous-vêtement pour préserver sa pudeur. Les doigts qui se faufilent sous le textile de l’autre pour lui rendre la pareille. « Aide moi à l’oublier... » Le chaton s’accroche au renard, comme s’il cherchait le Léthé dans sa salive.

(c) AMIANTE
Cesare Caprice
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